
LE CANCER DE LA THYROÏDE
LE CANCER DE LA THYROÏDE
Le cancer de la thyroïde, de fortes probabilités de guérison !
Cancer de la thyroïde : définition
Pour comprendre comment fonctionne la thyroïde, il faut en fait décrire trois organes distincts qui travaillent en étroite coordination : la thyroïde, l'hypophyse et l'hypothalamus. La thyroïde est située à la base du cou, sous le larynx et en avant de la trachée. Elle est formée par deux lobes, reliés par une partie plus fine, appelée isthme. Chez l'adulte, son poids est de 15 à 20 grammes. La thyroïde est une glande endocrine, ce qui signifie qu'elle secrète des substances particulières, des hormones. Les hormones thyroïdiennes interviennent chez l'embryon et le jeune enfant dans le développement du système nerveux et dans la croissance. À tous les âges de la vie, elles contribuent au bon fonctionnement de nombreux organes. L'hypophyse est également une glande endocrine, située dans une petite cavité osseuse de la base du crâne. Elle secrète différentes hormones dont une qui agit directement sur le fonctionnement de la thyroïde. L'hypothalamus, enfin, est la région du cerveau, proche de l'hypophyse, qui commande le fonctionnement de cette glande. Dans un organisme en bonne santé, ces trois organes, thyroïde, hypophyse et hypothalamus ,fonctionnent harmonieusement pour que la production hormonale de la thyroïde soit parfaitement adaptée.
Cancer de la Thyroïde, qu’est ce qu’il se passe
Quatre hormones interviennent dans le fonctionnement de la thyroïde. Pour simplifier, nous les désignerons dans ce livret par leur sigle : T4, T3, TRH et TSH.
Les hormones T4 et T3 (leurs noms complets sont thyroxine pour T4 et triiodothyronine pour T3) sont produites par la thyroïde. Pour former ces hormones, qui sont riches en iode, la thyroïde concentre l’iode présent dans le sang et l’incorpore dans une protéine, la thyroglobuline. C’est dans cette protéine que les hormones T4 et T3 sont fabriquées. L’iode étant nécessaire à leur formation, notre alimentation doit apporter chaque jour plus d’un dixième de milligramme d’iode.
L’hormone TRH, produite par l’hypothalamus, agit sur l’hypophyse, qui secrète à son tour la TSH, dont le rôle est fondamental : cette hormone, dont le nom complet est thyréostimuline, règle le taux de sécrétion des hormones thyroïdiennes.
diminue significativement le risque d’avoir un cancer du poumon contrairement à la réduction de la consommation. La durée de l’exposition au tabac est quatre fois plus déterminante que la quantité de cigarettes fumées.
La TSH agit de la façon suivante :
- si la production des hormones thyroïdiennes (T4 et T3) est insuffisante, il y en a peu dans le sang : l’hypothalamus et l’hypophyse réagissent alors et l’hypophyse secrète davantage de TSH, dont le taux dans le sang sera élevé ce qui va stimuler la thyroïde pour qu’elle produise une plus grande quantité d’hormones thyroïdiennes ;
- si la production de T4 et T3 est trop forte, il y en a trop dans le sang : l’hypothalamus et l’hypophyse vont réagir pour freiner la production de TSH, dont le taux dans le sang sera bas ce qui va ralentir la formation des hormones thyroïdiennes.
Un mauvais fonctionnement de la thyroïde entraîne des troubles très variés, étant donné les multiples fonctions sur lesquelles agissent les hormones thyroïdiennes. Les anomalies courantes dans la production des hormones thyroïdiennes sont :
- l’hypothyroïdie, si la production d’hormones thyroïdiennes est insuffisante ; elle se traduit par une sorte de mise au ralenti de certaines fonctions : perte de mémoire, humeur dépressive, frilosité, constipation, ralentissement du rythme cardiaque ;
- l’hyperthyroïdie, si la production d’hormones thyroïdiennes est excessive ; elle provoque des phénomènes inverses : nervosité, agressivité, sueurs, diarrhées, palpitations et accélération du rythme cardiaque.
Les anomalies dans les dimensions de la thyroïde sont :
- le goitre, augmentation parfois très prononcée du volume de la thyroïde ;
- le nodule, augmentation localisée du volume thyroïdien sous forme de petites boules plus fermes.
Cancer de la thyroïde : facteurs de risque
La fréquence des nodules
Les nodules de la thyroïde sont très fréquents. Ils sont 2 à 3 fois plus fréquents chez les femmes que chez les hommes. Ainsi, dans la population féminine adulte, ils sont mis en évidence par la palpation chez 4 à 7 % des sujets, mais l’échographie, qui permet de déceler des nodules de petites dimensions, de diamètre inférieur à 5 mm, permet d’en observer chez plus de 50 % des femmes de plus de 50 ans.
Parmi ces nodules, environ 95 % sont bénins et 5 % sont des cancers. L’exploration de ces nodules doit sélectionner ceux pour lesquels un traitement est justifié.
Le nombre des cancers de la thyroïde découverts chaque année en France est d’environ 4 000. Ce nombre augmente régulièrement depuis 1970. Cette augmentation, observée dans de nombreux pays, notamment aux États-Unis, est liée essentiellement à l’amélioration des pratiques médicales qui permet le dépistage de petites tumeurs.
Lien avec une exposition aux rayonnements
Dans la plupart des cas, et comme pour la majorité des cancers, on ignore ce qui a provoqué l’apparition d’un cancer de la thyroïde. Le seul cas où une origine peut être clairement établie est celui d’une irradiation du cou pendant l’enfance, soit accidentelle, soit pour soigner une autre maladie.
Seuls les enfants âgés de moins de 15 ans lors de l’irradiation de la thyroïde sont sensibles à l’action cancérigène des radiations, et chez ces enfants le risque est d’autant plus grand que la dose de radiations a été plus forte. Les nodules apparaissent une dizaine d’années après l’irradiation, mais parfois beaucoup plus tard. Ce risque n’est démontré que pour des doses d’irradiation d’au moins 100 mGy (le milligray est une unité qui permet de mesurer les doses de radiations reçues par les tissus), ce qui est bien supérieur à la dose d’irradiation délivrée par des examens radiologiques ou scintigraphiques classiques.
L’accident de Tchernobyl
La contamination liée à l’accident de Tchernobyl en 1986 a provoqué une augmentation importante du nombre de cancers de la thyroïde chez les enfants contaminés de Biélorussie, d’Ukraine et de Russie. Sur les 2 millions d’enfants dont la thyroïde a été irradiée à la suite de l’accident, on a observé jusqu’en 2005 environ 4 000 cancers. Chez ces enfants, dont 80% avaient moins de 5 ans lors de l’accident, la thyroïde avait reçu des doses de plusieurs centaines de mGy.
En France, la contamination a été beaucoup plus faible, la dose d’irradiation à la thyroïde des enfants ayant très rarement dépassé une dizaine de mGy, aucun effet sanitaire ne lui est attribué.
Le contexte familial
Entre 3 et 5 % des patients atteints d’un cancer de la thyroïde ont un parent qui est lui même atteint d’un cancer de la thyroïde. La survenue de plusieurs cancers de la thyroïde dans une même famille peut être liée à des facteurs génétiques de prédisposition ou à des facteurs d’environnement, par exemple alimentaires. Les membres de la famille d’un patient atteint d’un cancer de la thyroïde peuvent faire vérifier l’intégrité de leur thyroïde par un examen clinique ou échographique.
Diagnostic du cancer de la thyroïde
Les médecins peuvent faire appel à toute une série d’examens pour affiner leur diagnostic et préciser les anomalies éventuelles observées dans votre thyroïde.
La palpation du cou
C’est le premier examen, le plus simple, le plus direct. Le médecin va pouvoir, en appliquant les doigts de ses deux mains sur la base de votre cou, apprécier les caractéristiques de la thyroïde et déceler un goitre ou la présence de nodules.
L’analyse du sang
La prise de sang a pour but d’effectuer le dosage des hormones thyroïdiennes (T3 et T4) et de la TSH, afin de déceler d’éventuelles anomalies dans la production de ces hormones.
On dose parfois également d’autres substances, comme la calcitonine, hormone secrétée par les cellules de la thyroïde qui sont à l’origine du cancer médullaire de la thyroïde.
L’échographie
L’échographie cervicale est un examen du cou qui utilise des ultrasons pour obtenir des informations de première importance sur les nodules présents dans la thyroïde : nombre, dimensions, contenu solide ou liquide, et différentes autres caractéristiques.
L’échographie permet également d’examiner les chaînes ganglionnaires du cou. Les résultats sont notés sur un schéma. Cet examen, indolore et sans danger, ne nécessite pas de produit radioactif et peut être répété.
La ponction à l’aiguille fine
Il s’agit de prélever des cellules dans un nodule. Le produit de la ponction est étalé sur des lames de verre pour analyse au microscope (cytologie). Cet examen est peu douloureux et sans danger. Il se fait souvent sous contrôle échographique pour être sûr de bien positionner l’aiguille dans le nodule.
La scintigraphie thyroïdienne
La scintigraphie thyroïdienne consiste à injecter par voie intraveineuse un produit radioactif (isotope du technétium ou de l’iode), qui se fixe préférentiellement dans la thyroïde. Le patient est ensuite allongé sur le dos et un instrument de détection (gamma-caméra), placé au-dessus du cou, détecte les rayonnements émis par le produit radioactif. Cet examen est moins souvent pratiqué aujourd’hui.
Sur l’image obtenue, on peut distinguer les nodules dits chauds ou froids, selon qu’ils fixent ou non l’isotope radioactif. L’examen est indolore et ne provoque ni allergie ni malaise.
Quelques remarques cependant :
- Un délai de 6 semaines est nécessaire entre une exploration radiologique utilisant un produit de contraste iodé et cet examen ;
- La dose d’irradiation délivrée à l’organisme est faible et sans danger ; toutefois, les femmes doivent signaler au médecin si elles sont enceintes, si elles ont un retard de règles ou si elles allaitent, car par prudence l’examen sera alors différé ;
- Cette scintigraphie limitée à la thyroïde ne doit pas être confondue avec l’examen scintigraphique du corps entier qui est souvent effectué après le traitement chirurgical, comme on le verra plus loin.
Traitement du cancer de la thyroïde
Les premiers examens du traitement du cancer de la thyroïde comportent l’examen clinique, avec palpation du cou et recherche des éléments de suspicion (tels que antécédents familiaux ou traitement avec des rayonnements pendant l’enfance), puis le dosage de la TSH et l’échographie cervicale qui permettent une première caractérisation du nodule.
Si le nodule mesure moins de 1 cm de diamètre, et en l’absence d’éléments cliniques défavorables, aucun examen supplémentaire n’est à envisager. On sait aujourd’hui que le risque de cancer de la thyroïde est alors faible et que même s’il s’agit d’une forme maligne, les risques d’évolution sont très faibles.
Il suffira de prévoir un nouvel examen échographique 12 à 18 mois plus tard pour vérifier l’absence d’évolution du nodule.
La détection d’un cancer de la thyroïde
Si l’on juge utile de poursuivre les investigations, l’étape suivante est la ponction à l’aide d’une aiguille fine (cytoponction). Les aiguilles utilisées sont très fines et l’effet ressenti lors de cet examen est analogue à celui qui est provoqué par une prise de sang. L’examen au microscope des cellules prélevées par cette ponction (cytologie) peut aboutir à trois résultats :
- bénin : le risque de cancer de la thyroïde est très faible, et une surveillance est suffisante ;
- suspect : le risque de cancer de la thyroïde est de 20 % environ ;
- malin : le risque de cancer de la thyroïde est élevé, supérieur à 95 %.
Environ 20 % des cytologies ne permettent pas de préciser la nature du nodule, ce qui conduit soit à répéter la ponction soit à considérer, par prudence, le nodule comme suspect.
Il faut noter que l’on fait aujourd’hui moins souvent appel à la scintigraphie thyroïdienne car cet examen apporte peu d’informations complémentaires, sauf dans deux cas :
- si le taux de TSH est bas, une scintigraphie est effectuée, car le nodule peut être « chaud » ; les nodules chauds sont bénins, mais ils peuvent provoquer une hyperthyroïdie et justifient donc un traitement ;
- en cas de goitre multinodulaire, la scintigraphie précise quels nodules sont chauds et quels nodules sont froids et peut ainsi guider les autres explorations (cytoponction).
En cas de nodules de grandes dimensions, d’augmentation progressive du volume d’un nodule, ou bien entendu quand le résultat de la cytologie est « malin », il faut procéder à son traitement.
Le traitement du cancer de la thyroïde
Le traitement du cancer de la thyroïde avéré implique plusieurs étapes successives.
La chirurgie constitue la première étape. Le chirurgien procède à une thyroïdectomie totale, c’est-à-dire à l’ablation de toute la glande thyroïde.
C’est en effet le moyen le plus sûr d’éviter toute extension de la tumeur et de faciliter les traitements complémentaires et le suivi ultérieur.
La prise de thyroxine (T4) est ensuite nécessaire pour compenser l’absence de thyroïde.
L’utilisation de l’iode 131 après l’intervention chirurgicale est fréquente, pour la raison suivante : l’iode 131 permet de voir s’il persiste quelques résidus thyroïdiens normaux et surtout si des tissus thyroïdiens cancéreux, appelés métastases, n’ont pas migré en dehors de la thyroïde vers d’autres parties du corps.
L’iode 131 est un isotope radioactif de l’iode, qui est à la fois un moyen d’observation et un moyen de traitement de ces tissus. L’iode 131 est administré après stimulation par la TSH, celle-ci étant obtenue lors d’une hypothyroïdie prolongée ou après injection de rhTSH « TSH recombinante humaine » (cf. p. 14).
La recherche contre le cancer de la thyroïde
Recherche contre le cancer de la Thyroïde
Objectif : Optimiser et finaliser les techniques actuelles.
Vérifier si les traitements sont efficaces. Trouver des solutions pour éviter les ablations et opérations lourdes.
Mieux comprendre la génétique des cancer de la thyroïde, avec une identification plus préçise des causes génétique de ce cancer. Développer des traitements ciblés, pour s’adapter aux différents profil et ainsi gagner en efficacité.
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